Un signal inquiétant pour la liberté d'expression

L'IREMAM, réuni en conseil de laboratoire le 15 juillet 2024, s'associe à la démarche de la Société des études sur le Moyen-Orient et les Mondes musulmans et reprend à son compte le communiqué ci-dessous.

François Burgat, directeur de recherche retraité du CNRS, a été convoqué pour des faits supposés d’apologie du terrorisme et placé en garde à vue le 9 juillet 2024 au commissariat de police d’Aix-en-Provence. Cette convocation s’inscrit dans une longue série d’auditions touchant des personnalités très diverses, issues du monde politique, syndical et associatif mais aussi de citoyen·nes ordinaires, qui ont osé critiquer la politique du gouvernement israélien à la suite du 7 octobre. Avec François Burgat, c’est une personnalité du monde universitaire qui est soumise à cette procédure. Ces démarches, encouragées par le gouvernement français, reposent largement sur des amalgames dangereux et visent à réduire au silence les critiques du gouvernement israélien d’extrême-droite dans sa politique à l’égard des Palestinien·nes et dans la mise en œuvre d’une intervention militaire qui a amené la Cour internationale de justice à exiger d’Israël des mesures conservatoires face à un risque de génocide.
La SEMOMM exprime sa grande préoccupation face à ces menaces pesant sur la liberté d’expression, en toutes circonstances et en particulier lorsqu’elles visent des universitaires. Elle appelle à de promptes clarifications concernant les faits reprochés et la procédure engagée. Elle encourage les tutelles académiques et universitaires à soutenir fermement ses titulaires et leur liberté d’expression.