Les travaux menés au sein de ce pôle regroupent historiens et islamologues. Ils couvrent une période allant du VIIe siècle au XXe siècle, et un espace géographique allant du Maghreb au Mashreq, en incluant la Turquie, l’Iran et l’Asie centrale, ainsi que la Corne de l’Afrique.
Travaillés dans des perspectives d’histoire sociale, culturelle, politique mais également économique et juridique, les thématiques et les champs de recherche des historiens sont très diversifiés: figures du religieux, nationalismes et frontières, pratiques archivistiques et écritures historiographiques, circulations, enseignement et éducation, le droit à travers ses sources, ses pratiques et ses usages, études d’histoire urbaine et d’histoire rurale, études coloniales et postcoloniales. Les historiens se réunissent mensuellement autour de la présentation de travaux en cours de membres de l’équipe ou de chercheurs invités. Les enseignants-chercheurs de l’équipe d’histoire organisent tous les mois un séminaire de formation pour les étudiants de Master intitulé « Faire l’histoire du monde islamique VIIe au XXe siècle) ».
Dans le champ islamologique, les travaux portent sur les doctrines et les pratiques de l’islam de l’époque classique à la période contemporaine. Ils incluent notamment la participation à l’ANR Prophet mais également des réflexions et projets collectifs portant sur le hanbalisme et le corpus de la tradition prophétique (hadīth). Ils s’articulent avec des recherches en sociologie du champ religieux portant notamment sur les pratiques de l’islam en France et en Europe. Les islamologues de l’équipe organisent un séminaire thématique de formation destiné aux étudiants de Master au sein duquel des chercheurs du laboratoire et extérieurs sont invités à présenter leurs travaux.
Les membres de l’équipe Histoire et islamologie sont particulièrement impliqués dans trois des axes transversaux du laboratoire (Politiques éducatives, Circulations, espaces régulations, et Conditions de production des savoirs), ainsi que dans la formation à la recherche des Masters du Département d’histoire et du Département d’études moyen‐orientales) d’Aix-Marseille Université.
Les travaux des membres de l’équipe s’inscrivent au sein des trois thématiques : Islamologie, Histoire des mondes Islamiques médiévaux, Histoire moderne et contemporaine des mondes arabes et musulmans.
Responsables du pôle : Amélie Chekroun et Didier Guignard
Chercheur·e·s, enseignant·e·s-chercheur·e·s, émérites et ater : Ghislaine Alleaume (émérite), Hazem Al-Rahmany (ATER), Michel Balivet † (émérite), Baptiste Brodard (ATER), Eric Chaumont † (CR), Amélie Chekroun (CR), Juliette Dumas (MCF), Aurélia Dusserre (MCF), Claude Gilliot (émérite), Fârès Gillon (MCF), Denis Gril (émérite), Vanessa Guéno (IR), Didier Guignard (CR), Juliette Honvault (CR), Myriam Laakili (IGE), Olga L. Lizzini (PU), Julien Loiseau (PU), Brigitte Marino (CR), Sabrina Mervin (DR), Nicolas Michel (PU), Christine Mussard (MCF), Norig Neveu (CR), Mohamed Ouerfelli (MCF), Camille Rhoné-Quer (MCF), Iris Seri-Hersch (MCF), Michel Tuchscherer (émérite), Nadjet Zouggar (MCF)
Doctorant·e·s : Flavio Canuzzi, Ayoub Filali, Virginia Grossi, Feruza Makhmasobirova, Luca Nelson-Gabin, Jamela Ouahhou, Yoan Parrot, Shahista Refaat, Ahmed Saad
Chercheur·e·s associé·e·s : Ahmad Al Amer, Nadia Ali, Ahmed Bouyerdene, Colette Establet, Marianna Ghiglia, Mohamed Hamidoune, Géraldine Jenvrin, Thibaud Laval, Tommaso Palmieri, Musa Sroor, Yassine Temlali, Annalaura Turiano
Participant·e·s : Hazem Al-Rahmany, Farid Bouchiba, Flavio Canuzzi, Eric Chaumont †, Ayoub Filali, Denis Gril, Myriam Laakili, Olga Lizzini et Nadjet Zouggar
Chercheur·e·s associé·e·s : Ahmed Bouyerdene, Mohamed Amine Hamidoune
Dans le champ islamologique, les travaux portent sur les doctrines et les pratiques de l’islam de l’époque classique à la période contemporaine. Ils incluent notamment la participation à l’ANR Prophet (La présence du Prophète : Muhammad au miroir de sa communauté dans l’islam moderne et contemporain), la pensée critique et les courants anti-philosophiques dans une approche comparative dans les trois monothéismes, et le corpus de la tradition prophétique (hadīth). Ils s’articulent avec des recherches en sociologie du champ religieux portant notamment sur les pratiques de l’islam en France et en Europe.
Thématique de recherche, programme et séminaire
1. Hadīth
Participant·e·s : Hazem Al-Rahmany, Eric Chaumont †, Ayoub Filali, Denis Gril, Myriam Laakili, Ahmed Oulddali, Nadjet Zouggar
Entre 2017 et 2019, la thématique du hadīth (corpus, usages et débats) a été explorée par les islamologues de l’IREMAM, notamment lors de leur séminaire de Master. Cette thématique de recherche s’articule autour d’une réflexion sur la tradition du Prophète (hadīth), à la fois en tant que textes ayant une histoire complexe, mais aussi comme science et source fondamentale, utilisée par toutes les autres branches du savoir islamique (exégèse, droit, théologie, soufisme, etc.). Un intérêt particulier est accordé aux débats que suscite le hadīth chez les auteurs musulmans comme chez les orientalistes.
Séminaire : consulter le programme du séminaire d’islamologie sur le hadīth en 2017-2018
2. Hanbalisme
Participant·e·s : Ahmed Oulddali et Nadjet Zouggar
Les travaux sur le hanbalisme sont structurés autour du programme de recherche HANBANET, financé pour une année par le Bureau central des cultes (Ministère de l’intérieur) dans le cadre des appels à projets « Islam, religion et société », qui s’intéresse aux références hanbalites sur le net francophone. Il vise à étudier la manière dont les textes (livres, fatwas, prêches, etc.) sont sélectionnés, traduits en français et diffusés sur internet. Il s’agit aussi de comprendre le contenu du corpus et les usages qui en sont faits, à la fois par les émetteurs et les récepteurs. Mené par une équipe de recherche pluridisciplinaire comprenant deux islamologues, une linguiste spécialisée dans les corpus numériques et un sociologue, le projet utilise entre autres les logiciels de lexicométrie pour analyser le contenu des sites internet concernés par l’étude.
Séminaire : consulter le programme du séminaire de l’équipe d’islamologie sur le hanbalisme (2019-2020)
3. La présence du Prophète
Participant·e·s : Eric Chaumont †, Denis Gril, et Nadjet Zouggar
Cette thématique de recherche est liée à la participation de plusieurs membres de l’équipe d’islamologie à l’ANR franco-allemande PROPHET et vise à étudier les diverses formes d'attachement au Prophète, élément fondateur de l'identité musulmane comme de son histoire culturelle et politique depuis les débuts de l’ère moderne, période d'expansion mais aussi de décentrage du monde musulman, jusqu’à aujourd'hui.
Programme
ANR PROPHET (La Présence du Prophète : Muhammad au miroir de sa communauté dans l’Islam moderne et contemporain, direction Rachida Chih Faulks (CETOBAC - UMR 8032) et Prof. Dr. Stefan Reichmuth (Ruhr-universität Bochum), avril 2017-avril 2020.
Participant·e·s : Amélie Chekroun, Simon Dorso, Julien Loiseau, Feruza Makhmasobirova, Shahista Refaat, Camille Rhoné-Quer
Chercheur associé : Ahmad Al Amer
2.1 Contacts et échanges
Les mondes arabes et/ou musulmans constituent des espaces dans lesquels les enjeux liés aux circulations et au contrôle du territoire sont centraux dans la construction et le fonctionnement des États à l’époque médiévale. Au sein de cet axe, les chercheurs s’intéressent aux biais par lesquels les échanges culturels (langue, religion, savoirs et savoir-faire) transcendent les frontières politiques. Les contacts oscillant entre affrontements militaires, relations pacifiques et situations « d’entre-deux », plusieurs membres de l’équipe analysent par conséquent des thématiques telles que la perméabilité des zones frontalières, les réseaux de circulation (terrestres, maritimes, fluviaux), les pratiques et discours liés au jihad, ou encore les processus d’acculturation, d’interactions artistiques, de métissages culturels.
Deux aires régionales principales sont au cœur des travaux en cours, tous marqués par des approches multiscalaires : un vaste espace asiatique allant de l’Anatolie à l’Iran et à l’Asie centrale d’une part, et d’autre part la Corne de l’Afrique, ouverte sur le monde.
2.2 Régions dites « des marges »
Plusieurs régions dites des marges du Dār al-islām demeurent mal connues, en dépit de leur rôle central dans l’histoire du monde islamique. Se situant au carrefour de plusieurs entités politiques, culturelles, voire d’aires civilisationnelles, les régions dites « périphériques » interrogent le chercheur sur la diversité des centralités, des polarisations territoriales, des identités régionales. Les régions du Khorasan et de la Transoxiane sont ainsi les points de contact entre Orient islamique, mondes indo-chinois et espace russe, mais aussi entre des entités politiques et groupes de taille inférieure. Dans la Corne de l’Afrique, les différents pouvoirs islamiques successifs sont en interaction et en compétition avec le royaume chrétien d’Ethiopie et des entités « païennes », tout en entretenant des liens étroits avec les autorités du Yémen et d’Egypte, et plus largement avec l’Océan Indien.
Si la question de l’islamisation a déjà fait l’objet d’études nombreuses sur des régions telles que l’Afrique du Nord, rares sont les éléments concernant ce processus dans la Corne de l’Afrique. Plusieurs chercheurs de l’IREMAM s’attachent, par des études de terrain, à rassembler et analyser les données tant archéologiques que textuelles, en particulier en Éthiopie.
Programme et séminaires
- ERC HornEast (Horn and Crescent. Connections, Mobility and Exchange between the Horn of Africa and the Middle East in the Middle Ages), 2017-2022, direction de Julien Loiseau
- Séminaire « Anthropologie historique : Anatolie, Iran, Asie centrale au Moyen Âge » (Michel Balivet †, Homa Lessan Pezechki, et Camille Rhoné-Quer).
- Séminaire « Monuments et documents de l’Afrique ancienne : recherches en cours en histoire, histoire de l’art et archéologie » à l’INHA à Paris (INHA, IREMAM, IMAF, Orient & Méditerranée) ; Claire Bosc-Tiessé (INHA), Amélie Chekroun (CNRS, IREMAM), Marie-Laure Derat (CNRS, O&M), Anaïs Wion (CNRS, IMAF).
- Conférences du groupe d’études iraniennes d’Aix-Marseille (AMU/IREMAM ; Camille Rhoné-Quer).
Participant·e·s : Ghislaine Alleaume, Malika Assam, Juliette Dumas, Aurélia Dusserre, Vanessa Guéno, Didier Guignard, Juliette Honvault, Brigitte Marino, Nicolas Michel, Christine Mussard, Norig Neveu, Mehdi Sakatni, Iris Seri-Hersch, et Michel Tuchscherer
Chercheur·e·s associé·e·s : Rémi Caucanas, Tommaso Palmieri, Musa Sroor et Annalaura Turiano
Les membres de l’équipe d’histoire de l’IREMAM étudient les dynamiques sociales, politiques, économiques, juridiques ou encore religieuses qui ont traversé les sociétés et gouvernement du Maghreb et du Proche-Orient aux époques modernes et contemporaines : mameloukes, ottomanes, des jeunes Nations ou des régimes autoritaires. Les travaux portant sur les périodes modernes et contemporaines s’articulent autour de trois thématiques principales :
3.1. Ruralités arabo-musulmanes
Participant·e·s : Ghislaine Alleaume, Didier Guignard, Nicolas Michel, Norig Neveu, Mehdi Sakatni, et Iris Seri-Hersch
L’histoire rurale connaît en Europe un renouveau marqué depuis les années 1990. Jusqu’à une date récente, il n’a cependant touché qu’à la marge les mondes arabo-musulmans. Ce n’est plus le cas. L’équipe d’histoire de l’IREMAM s’inscrit résolument dans ce champ de nouveau en plein essor. L’histoire rurale est à la croisée de l’histoire du droit, de l’économie, des pratiques sociales et de l’environnement. Ce champ mobilise à l’IREMAM un ensemble de spécialistes de l’histoire du Maghreb et du Proche-Orient du Moyen-Âge à nos jours. Ils s’appuient sur des sources variées :
- témoignages et enquêtes de terrain,
- archives privées (manuscrits, photographies),
- archives cadastrales, notariales et bancaires,
- archives judiciaires et administratives qui sont notamment conservées à Aix-en-Provence (ANOM) comme dans les pays concernés.
Dans une approche classique combinant géographie historique et anthropologie, nous nous proposons, d’une part, d’éclairer les aspects sociaux, légaux et institutionnels du rapport des sociétés rurales aux ressources naturelles : formes d’appropriation et de reconnaissance de droits, contrats, rapports sociaux induits, effets démographiques, inscription sur le territoire (toponymie, bâti, bornage, etc.) ; d’autre part, d’étudier les interactions entre les hommes et leur environnement : techniques, savoir-faire, structures agraires, paysages.
Bénéficiant d’un accès à des terrains variés (Anatolie, Bilād al-Shām, Égypte, Algérie), de compétences pour l’exploitation archivistique et les humanités numériques (SIG), les chercheurs de l’équipe combinent plusieurs échelles d’observation et d’analyse : exploitation agricole, village, terroir ou « pays », région, milieu naturel. Ils sollicitent le temps long, en particulier pour mesurer les effets des mutations et bouleversements politiques : changements de régime, intégration dans de plus grands ensembles politiques et économiques, colonisation, industrialisation, politiques socialistes ou libérales.
Programme EGYLandscape : Land and Landscapes in Mamluk and Ottoman Egypt, XIIIth-XVIIIth centuries, projet ANR-DFG coordonné par Nicolas Michel et Albrecht Fuess (Université de Marburg), 2019-2022.
3.2. Disposer de ses biens, transmettre son patrimoine
Participant·e·s : Ghislaine Alleaume, Juliette Dumas, Brigitte Marino, Norig Neveu, et Michel Tuchscherer
Chercheur·e·s associé·e·s : Musa Sroor
C’est à travers le croisement de divers documents d’archives des institutions religieuses musulmanes et chrétiennes (testaments, fondations pieuses, etc…) que s’articulent les recherches sur les modalités de la transmission des biens, des patrimoines et de leurs revenus entre le XVIe et le XXe siècle dans le Bilād al-Shām, l’Égypte et l’Algérie à l’époque ottomane ainsi qu’à Istanbul. Les membres de cette équipe articulent leur travail autour de plusieurs objectifs épistémologiques : constitution de corpus, questions de codicologie et de paléographie, usage de la cartographie, matérialité des objets d’études. L’étude des modalités de transmission du patrimoine permet d’envisager une histoire juridique, sociale et économique des villes et des familles du Proche-Orient ottoman. Elle permet aussi d’appréhender la complexité du fonctionnement des waqf-s et le rôle du Trésor (bayt al-mâl) dans le règlement des successions. Ce sont ainsi les systèmes de redistribution et les catégories sociales de bénéficiaires qui sont interrogés, notamment celle des pauvres. Comment les fondateurs de waqf-s mettent-ils en œuvre la bienfaisance ? Quels modèles caritatifs sont développés au Proche-Orient à partir du XVIe siècle par les missions chrétiennes dans le cadre de leur stratégie prosélyte ? Enfin, tout au long de l’époque ottomane, la transmission du patrimoine fait l’objet de stratégies de la part des gestionnaires des fondations pieuses. Ces dernières posent la question des réformes, de leurs relations aux différents systèmes juridiques ou mode de gouvernance.
Programmes et séminaire
- « Alexandrie ottomane et moderne ». Coordonné depuis 2001 par le Centre d’études alexandrines (CEAlex) en collaboration avec l’IREMAM, ce programme poursuit ses travaux de traitement, d’analyse et de mise en partage de l’énorme collection d’actes légaux, notamment les actes de waqf, constituée sur la ville d’Alexandrie. Droit, Sources, Pratiques et Usages : les fondations pieuses (waqf) d’Alexandrie à l’époque ottomane (traductions critiques) : Ghislaine Alleaume, Brigitte Marino, Michel Tuchscherer
- « MisSMO - Missions chrétiennes et sociétés au Moyen-Orient : organisations, identités, patrimonialisation (XIXe - XXIe siècles) ».
- « De la fabrique des autorités religieuses : qualification, légitimation et ancrages des « clercs » de l’islam, du christianisme et du judaïsme en Méditerranée », séminaire interlaboratoires de la MMSH.
3.3. Savoirs, mémoires, pouvoirs dans les mondes arabes et musulmans impériaux, coloniaux et postcoloniaux
Participant·e·s : Juliette Dumas, Aurélia Dusserre, Vanessa Guéno, Juliette Honvault, Christine Mussard, et Iris Seri-Hersch
En proposant une réflexion sur la fabrication des savoirs, y compris des savoirs historiques, leur transmission, notamment par le biais de l’école et de l’enseignement, et leurs enjeux passés et présents, les chercheurs réunis ici envisagent de faire une histoire culturelle et intellectuelle des mondes arabes et musulmans, sans qu’elle soit déconnectée d’autres enjeux, en particulier politiques et sociaux. Les espaces concernés (l’Afrique, du Maghreb au Soudan, le Proche-Orient et la Turquie), sont étudiés dans la longue durée. Aussi, certains des travaux conduits s’inscrivent dans le champ des études impériales et coloniales, particulièrement dynamique aujourd’hui. Il s’agit de réfléchir aux bouleversements induits par les diverses dominations (Empire ottoman, puissances européennes), et leurs implications ou prolongements après les décolonisations.
Au croisement de l’histoire culturelle, intellectuelle, de l’épistémologie et de l’anthropologie historique, ces travaux sont fondés sur l’étude de corpus de sources textuelles, iconographiques et orales ; ils s’organisent autour de trois problématiques principales.
- Histoire de l’enseignement et de l’éducation : c’est l’objet « École » qui est analysé. Ce choix vise à dépasser l’histoire des institutions et des structures, maintes fois travaillées, pour mieux prendre en compte l’échelle de l’école dans sa dimension locale, ainsi que les enjeux sociaux et politiques de l’école pour tout un éventail d’acteurs : les écoliers et leur famille, les enseignants et le personnel encadrant, mais aussi tous ceux qui ont partie liée au fonctionnement de l’école. Les « crises et les épreuves » constituent un angle d’approche privilégié. Rapportées à l’école, à son quotidien et ses objectifs toujours si bien lissés par les rythmes et les discours, elles sont des « moments » qui ouvrent des brèches documentaires très utiles pour l’historien, mais aussi des entrées idéales pour dévoiler les enjeux de l’école.
- Production et circulation des savoirs, et en particulier les savoirs, au sens large, produits pendant la période coloniale. À partir du corpus considérable que constitue la « bibliothèque coloniale », il est possible de faire une histoire culturelle et sociale qui prend en compte les divers acteurs et institutions à l’œuvre, leurs pratiques, leurs réseaux, mais qui ne néglige pas non plus la capacité de résistance et l’épaisseur des objets étudiés. L’étude des circulations d’acteurs, de pratiques et de savoirs et de savoir-faire entre les métropoles et leurs colonies, mais aussi au niveau intra-impérial , suppose la prise en compte de diverses échelles et de dynamiques complexes.
- Patrimoine/mémoires/représentations, au prisme des constructions étatiques et identitaires mais aussi à l’aune de l’actualité (des révoltes) au Maghreb et au Moyen-Orient, les processus de sauvegarde et de patrimonialisation officiels ou privés des biens matériels contribuent à la fabrique des récits historiques. En prenant en compte la pluralité des récits mémoriels, la réflexion se penche sur les rapports à l’histoire, les représentations, résiliences et revendications sociales, intellectuelles et culturelles des contemporains, ainsi que sur les enjeux sociaux, politiques et culturels de la pratique patrimoniale.
Programme MAGYC (Migration Governance and asYlum Crises), H2020, porté par l’Université de Liège.