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Séminaire - Programme PRECARités

Lundi 5 décembre 2022, 15h-17h (heure de Beyrouth), en format hybride

Lien d’inscription : https://zoom.us/meeting/register/tJEtdOmpqjsuHtCX2KrDCdw2fAuZsYN9k6W1

Repenser le miracle économique libanais : le niveau extrême d’inégalités au Liban entre 2005 et 2014

Intervenante : Lydia Assouad, Assistant Professor of Economics, London School of Economics

Cette étude collecte et questionne l’ensemble des sources disponibles sur les revenus et les patrimoines au Liban afin d’en dériver des estimations du niveau des inégalités dans le pays. Les résultats parlent d’eux-mêmes : les 1 et 10% les plus riches libanais reçoivent environ 25 et 55% du revenu national total en moyenne entre 2005 et 2014, faisant du Liban l’un des pays les plus inégalitaires au monde, à côté de l’Afrique du Sud ou du Brésil, souvent présentés comme les pays les plus inégalitaires. Ces résultats questionnent le narratif du « miracle économique libanais » selon lequel l’économie du pays serait un modèle dans la région, et permettrait de garantir des niveaux de revenus moyens relativement élevés.

Le programme PRECARités, soutenu par l’ANR et mené en partenariat entre l’Ifpo, l’USJ et l’IREMAM, cherche à comprendre ce qui entrave la mobilisation et le développement de filets de sécurité face à la crise multisectorielle que connaît le Liban. Il s’agit d’analyser comment la pandémie de la COVID 19 et l’explosion du port ont accentué des inégalités, des incertitudes et des besoins de sécurité sociale. Nous proposons d’étudier les mécanismes par lesquels les protections assurées par le travail, par la mobilité et les solidarités de proximité et par la propriété génèrent indirectement et de façon combinatoire et exponentielle, des risques devenant exorbitants. Paradoxalement ces protections- engendrent des processus variés de précarisation, tant en matière de marchandisation des protections que de solidarités rapprochées, deux piliers des modèles de développement néolibéraux. En ce sens, la crise actuelle révèle des processus plus structurels sur lesquels agir, qui ont pu être masqués par d’autres formes de « résiliences ». Trois arènes de précarisation sont mises en exergue : les mondes du travail, les dynamiques de mobilité et les formes de la propriété. Pour travailler cela, l’équipe associe des universitaires français titulaires avec des universitaires libanais en situation actuelle de précarisation et des chercheurs et chercheuses (jeunes ou plus confirmés) dont le travail est précaire de longue date.   

Année
2022