Séminaire « Le droit d’appartenir. Liens sociaux et inscriptions locales en Méditerranée » (2013-2014)
Responsables : Thomas Glesener et Isabelle Grangaud
- Mardi 11 février 2014, 14h, MMSH, Salle 219
Julien Puget (Historien, Telemme, AMU – CNRS), Nestant pas moins habitans et cytoyens de la ville que ceux de la ville vieille : droit(s), espace(s), et communauté urbaine à Marseille au XVIIe siècle.
- Mardi 25 mars 2014, 14h, MMSH, Salle 211
Diego Carnavale (Historien, LabexMed, EHESS, Centre Norbert Elias), La construction des appartenances dans le Royaume de Naples au XVIIIe siècle : État, Église, société. Hypothèses et propositions pour une enquête en cours.
- Mardi 8 avril 2014, 14h, MMSH, Salle 219
Florence Bouillon (Sociologue, Université Paris 8), La ville à tout prix : sentiment d’appartenance et processus d’affiliation des classes populaires à Marseille.
- Jeudi 5 décembre 2013, 14h, MMSH, Salle 211
Nous y accueillerons Nicolas Jounin (Maître de Conférences en sociologie, Université Paris 8) avec lequel nous discuterons de l’ouvrage collectif auquel il a participé : On bosse ici, on y reste ! La grève des sans-papiers : une aventure inédite.
Résumé : le 15 avril 2008, trois cents travailleurs sans papiers se mettent en grève et occupent leurs entreprises, en région parisienne. Ils seront bientôt des milliers. Ce mouvement est inédit : il lie un mode d’action traditionnel du mouvement ouvrier, une grève avec occupation des lieux de travail, à la revendication centrale de la lutte des sans-papiers, la régularisation. S’ouvrent alors deux années de lutte, tantôt souterraine, tantôt médiatisée, dont cette recherche retrace l’histoire de façon très vivante.
Ces grèves révèlent que des pans entiers de l’économie (construction, nettoyage, restauration, confection, aide à la personne...), des petites aux grandes entreprises, du traiteur du coin aux familiers du pouvoir, de l’intérim aux ministères, reposent sur le recours à une main-d’œuvre qui, privée de titre de séjour, devient la proie et l’instrument du dumping social. En contestant cette situation, des milliers de grévistes sans papiers ont pointé les contradictions de la politique de l’« immigration choisie » promue par Nicolas Sarkozy.
Fruit d’une enquête collective, réalisé à partir d’observations directes (sur des piquets de grève, lors de manifestations, réunions, assemblées générales de grévistes...), de la collecte d’archives (tracts, dossiers de grévistes, protocoles de fin de conflit, circulaires ou notes des ministères), mais aussi d’une centaine d’entretiens avec des grévistes, des syndicalistes ou associatifs soutenant ou encadrant le mouvement, des employeurs, des agents de l’État à un niveau local et national, cette recherche raconte au plus près les péripéties de ce mouvement, et en analyse les enjeux économiques, syndicaux et politiques.
- Jeudi 7 novembre 2013, 14h, MMSH, Salle A211
Isabelle Berry-Chikhaoui (Maître de Conférences en géographie, Université Paul Valéry, Montpellier III), Le droit à la ville mais encore ? Enjeux des mobilisations habitantes dans le développement urbain.
Résumé : il s’agit d’interroger l’enjeu d’un droit à la ville dans les attentes et les revendications d’habitants de quartiers ou de communes populaires confrontés à des projets urbains ou industriels fortement impactant pour la vie quotidienne ; et au-delà de montrer que dans les mobilisations ces revendications se déclinent de manière différenciées, selon les contextes urbains, droit au lieu, revendications pour l’application de droits communs (droit au logement notamment, pour une égalité de traitement dans le quartier...), droit à bien vivre dans une zone industrialo-portuaire... Par ailleurs le droit à la ville parait indissociable d’une revendication pour un droit à la parole et à l’écoute, négligé par les pratiques institutionnelles. Les enjeux que l’on observe dans différents contextes de mobilisation sont à la fois territoriaux, en lien avec l’habiter et l’urbanité, et plus largement de reconnaissance sociale et politique : être reconnu dans ses identités, sa capacité d’expression citoyenne, et en tant qu’interlocuteur légitime dans la fabrique urbaine.