Séance "Graffiti islamiques du début de l’islam : nouvelles découvertes en Arabie saoudite"

Dans le cadre des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres

26 avril 2013, 15h30, séance publique en grande salle des séances, Institut de France, Paris. Note d’information de Frédéric Imbert, sous le patronage de Christian Robin et François Déroche.
Les récentes prospections épigraphiques menées en Arabie saoudite en novembre 2012 dans le cadre de la mission Oasis d’Arabie (CNRS, UMR 8167) ont permis de découvrir de nouveaux textes arabes datant des deux premiers siècles de l’Hégire. Il s’agit essentiellement de graffiti islamiques que la mission épigraphique se donnait pour but de relever et d’analyser. Lors d’une première prospection autour de la ville de Najrân (au sud de l’Arabie, près de la frontière yéménite) notre attention a été particulièrement attirée par une cinquantaine de graffiti rassemblés sur des amoncellements de rochers au lieu-dit al-Murakkab. Les relevés systématiques ont mis en évidence la présence d’un noyau de textes très anciens dont l’un est daté de 59 de l’Hégire (678 de notre ère). Curieusement, ce texte est associé à des représentations gravées grandeur nature d’hommes aux bras levés dans la position dite de l’orant. Sans aucun doute ces figures humaines sont contemporaines des textes épigraphiques ; au-dessus de l’une d’entre elles, le nom d’al-Hayṯam b. Bishr se trouve gravé et se répète dans divers autres sites des alentours de Najrân. Toutefois, la découverte la plus spectaculaire sur le site a été un graffito inédit et autographe de ‘Umar Ibn al-Khattâb, compagnon du prophète et second calife de l’islam, assassiné en 24 / 644. Lors d’une seconde prospection au nord de l’Arabie, la mission épigraphique a relevé environ 200 graffiti agglutinés sur quelques parois rocheuses près de Dûmat al-Jandal. Trois textes inédits mentionnant deux califes et princes de la dynastie des Omeyyades (661-750) ont été découverts à cette occasion. Ces dernières recherches de terrain permettent d’étayer l’hypothèse de sanctuaires locaux spécifiquement dédiés à la gravure de prières et d’invocations dont les formules se répètent par centaines et que nous qualifions maintenant de "murs des pardons."  En savoir plus sur le site de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres 

Année
2013