RECHERCHE, ARTS ET PRATIQUES NUMÉRIQUES

Participant·e·s IREMAM : G. Alleaume, V. Berhault, N. Bulbul, K. Chachoua, J. Honvault, J-F. Legrain, F. Le Houérou, C. Parizot, S. Partouche, et M. Tuchscherer

Cet axe envisage les questions méthodologiques et épistémologiques autour de l’utilisation de pratiques exploratoires et innovantes dans les recherches en sciences humaines et sociales. Cette réflexion a démarré à l’IREMAM il y a plus d’une décennie autour des pratiques documentaires et des vertus heuristiques des images. Elle s’est récemment ouverte aux enjeux posés par la mobilisation du numérique, ainsi que par l’intégration de la pratique artistique à la recherche. Le tournant numérique aussi bien dans les pratiques sociétales que dans les pratiques de recherche conduit les chercheurs à reconsidérer leurs méthodes, leurs catégories, leurs paradigmes, leurs orientations théoriques, leurs objets, leurs formes de labellisation et les cadres des champs disciplinaires. L’intégration de la pratique artistique dans la recherche introduit elle aussi des bouleversements significatifs. Les expérimentations menées depuis les quinze dernières années, notamment dans le champ de l’anthropologie, ont démontré son intérêt que ce soit pour alimenter des réflexions critiques sur les formes et les appareillages que nous mobilisons pour accéder et construire le réel.

Dans le domaine des sciences humaines et sociales, le recours aux pratiques numériques conduit à de nombreux bouleversements que ce soit dans la collecte, la production et le traitement de données, ainsi que l’élaboration de nouvelles formes de narration et d’édition. Compte tenu des collaborations toujours plus diverses et nombreuses qu’implique le recours au numérique remet en cause la frontière entre d’un côté les sciences humaines et de l’autre les sciences exactes et expérimentales, il semble plus pertinent de parler de Digital Studies (études numériques) que Digital Humanities. Les Digital Studies n’impliquent pas seulement une réflexion autour des frontières des disciplines, mais également autour des processus collaboratifs mis en oeuvre entre ces dernières.

À l’IREMAM, cet axe fédère plusieurs types de démarches exploratoires : la constitution de bases de données numériques pour exploiter des corpus d’archives historiques ; la création de systèmes de visualisation de données réseaux ; l’exploration de nouvelles formes d’édition numériques ; l’exploration de la capacité de la technologie vidéo ludique à générer des dispositifs documentaires critiques, etc.

Programmes de recherche 

-antiAtlas des frontières, Cédric Parizot. Partant d’une approche au croisement de la recherche, de l’art et de la pratique, ce programme s’interroge sur les mutations des frontières du 21ème siècle.
- Images et Imaginaires, F. Le Houérou. Poursuite du programme Filmer les Suds.
- Une pratique historienne du web. Problématique, épistémologie et usage des outils pour un objet d’histoire immédiate, J-F. Legrain
- Archives numériques d’Alexandrie ottomane, G. Alleaume. Développement d’une base de données documentaire établie à partir d’un dépouillement sériel des archives en arabe du Mahkama (tribunal) d’Alexandrie pour la période 1550-1850. Indexation des noms propres.
- Archives yéménites, J. Honvault. Catalogage et numérisation du fonds d’archives de l’homme d’Etat Ahmad Nu’mân, et du fonds d’archives sonores de la culture orale de Fatima al-Baydani
- Dictionnaire en ligne raisonné d’arabe égyptien, (C. Audebert, Partenariat IREMAM-IFAO).
- Exploitation des Fonds Roux et Marceau Gast (S. Chaker).