Orientalisme savant, orientalisme littéraire. Sept essais sur leur connexion
Pierre Larcher
Actes Sud/Sindbad, 2017, 240 p.
Voltaire s’est-il vraiment inspiré, dans le chapitre “L’ermite” de Zadig, de l’histoire de Moïse et du serviteur de Dieu, racontée dans le Coran ? Quelle est la vraie source de l’adaptation que Goethe propose dans son Divan occidental-oriental du “chant de vengeance” de Ta’abbata Sharran ? Sait-on que Hugo, dans une note des Orientales, donne, à côté de poèmes persans et du “pantoum malai”, vingt et un extraits de poètes arabes, que lui a fournis un certain Ernest Fouinet et qui constituent une véritable petite anthologie de la poésie arabe archaïque ? Pourquoi la “sentence orientale” de La Peau de chagrin, présentée par Balzac comme “sanscrite”, est-elle non seulement en caractères arabes, mais encore en arabe ? La pièce Antar du Libanais Chekri Ganem n’est-elle pas un parfait exemple de métissage culturel ? Aragon “arabise”-t-il vraiment dans son poème de jeunesse Bouée, qu’il présentera près d’un demi-siècle après comme issu des Fables de Lokman, dans la version de Cherbonneau, et comme le premier maillon d’une chaîne conduisant au Fou d’Elsa, par sa remise en cause de la conception du temps ? Six œuvres et autant de questions sur l’orientalisme littéraire et sa connexion avec l’orientalisme savant. Connexion que l’on retrouve en épilogue dans le septième essai, consacré à un genre, l’opéra, qui prolonge le livre en livret et la littérature en musique, tissant leurs liens à travers l’Europe entière, souvent en étroite relation avec le contexte historique.
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ISBN 978-2-330-07541-5
Ouvrage publié avec le concours de l’IREMAM, Aix Marseille Univ, CNRS, Aix-en-Provence, France.