Journée d’études "Les historiographies arabes sur l’histoire ottomane"

14 juin 2019, 10h-18h, Institut Français d’Études Anatoliennes, Istanbul. Organisée dans le cadre du projet amorce LabexMed OTTOMED "Les Ottomans en Méditerranée : un patrimoine disputé". Responsable : Juliette Dumas. Avec Juliette Dumas (AMU/IREMAM), Vanessa Guéno (AMU/IREMAM), Juliette Honvault (IREMAM) et Iris Seri-Hersch(AMU/IREMAM).

L’étude de l’histoire ottomane est un champ soumis à d’intenses cloisonnements, provoqués par la fragmentation des entités politiques et communautaires concernées par ce passé, ainsi que la vigueur des nationalismes qui en ont émergé.
Le cloisonnement des pays a ainsi favorisé le cloisonnement des histoires, renforcée par les barrières linguistiques. L’historiographie turque sur l’histoire ottomane ignore volontiers les productions occidentales, qui tendent à ne tenir en considération que quelques rares productions scientifiques turques, il est vrai qu’une politique éditoriale soutenue et l’ouverture internationale de certaines universités turques a contribué, depuis une décennie, à réviser ce paradigme. La rupture avec les mondes balkaniques et les mondes arabes demeure, elle, profonde. Pourtant, au cours de ces deux dernières décennies, ces différentes écoles historiques ont vu émerger un renouveau historiographique, partiellement imputable aux post-colonial studies, mais aussi à des phénomènes de nature très variable, comme l’ouverture massive des archives ottomanes, des politiques éditoriales renouvelées, une évolution profonde des discours mémoriels ou encore, plus récemment, la détérioration des conditions de recherche dans certaines régions de l’espace moyen-oriental, qui motivent les chercheurs à se réorienter vers de nouveaux objets de recherche. Le résultat est foisonnant, mais demeure difficile à saisir dans sa globalité, tant les barrières linguistiques et les spécialisations disciplinaires maintiennent la difficulté de la circulation des savoirs.
D’où cette question qui demeure : quel(s) regard(s) portent aujourd’hui les historiens du monde arabe sur l’histoire ottomane ? Quand, pourquoi, dans quels champs de réflexion se sont développés de nouvelles perspectives de recherche ?
Quels liens entretiennent ces renaissances scientifiques avec les transformations politiques et culturelles qui secouent aujourd’hui le monde arabe ? Entre les différentes écoles historiques, où divergent les points de vue ? Y a-t-il un dialogue ou un phénomène d’interpénétration transrégionale des savoirs ? Telles sont les questions auxquelles cette journée d’études tentera d’apporter des éléments de réponse.

Programme

10h : accueil des participants 

10h30 : discours d’accueil du Directeur de l’IFEA, Bayram Balci.
Remarques introductives, par Juliette Dumas (AMU DEMO /IREMAM, chercheuse associée à l’IFEA).

11h-12h : Juliette Honvault (IREMAM) : “Le passé ottoman du Yémen : tours et détours de l’historiographie yéménite contemporaine”. Iris Seri-Hersch (AMU DEMO / IREMAM) : “Domination impérialiste, entrée dans la modernité et/ou transferts socioculturels ? Regards soudanais sur la "première turkiyya" (1820-1885)”.

14h-15h30 : Vanessa Guéno (AMU DEMO / IREMAM) : “Regards syriens sur l’Empire : histoire d’un électrocardiogramme politique”. Philippe Bourmaud (Lyon3 Jean Moulin / LARHRA) : “Politique et horizons régionaux de l’historiographie ottomane palestinienne”. Aline Schlaepfer (Univ. de Genève / MESLO) : “L’Irak post-ottoman en perspective : amnésie ou nostalgie ?’’

16h30-17h : discussion, mise en regard des historiographies, par Suraiya Faroqhi (Univ. Ibn Haldun).

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Année
2019