Journée d'études et ateliers expographiques "En mal d'archive"

6-7 juin 2019, 9h-18h, Mucem, I2MP. Entrée gratuite sur inscription à i2mp@mucem.org. Co-organisée par A*MIDEX, le Centre Norbert Elias, le LESA, l’IREMAM, LabexMed et le Mucem. Coordinateurs : Zoé Carle (zoe.carle@mucem.org), Sabrina Dubbeld (sabrina.dubbeld@orange.fr), Pierre France (pierre.france@zoho.com).

Cette journée d’études se propose d’interroger des pratiques d’archivage non-institutionnelles et les formes concrètes que prennent la "fièvre d’archive". Que se passe-t-il lorsque des individus s’emparent d’un rôle d’archiviste face à certains événements, crises et révolutions, ou bien en réponse à l’(in)action des pouvoirs publics ? Ce rôle peut pouvant intervenir d’un bout à l’autre d’une chaîne : depuis le manque d’intérêt pour un sujet, en passant par la défaillance dans l’archivage, jusqu’à l’usage controversée d’un fond. La pulsion d’archive, "mouvement irrésistible pour non seulement garder les traces mais pour maîtriser les traces, pour les interpréter" a ainsi ses petits mains, inquiètes de l’urgence du témoignage, de la conversation contre l’oubli ou l’effacement et animées par l’idée de réparer un manque. Il s’agit d’interroger les difficultés pratiques rencontrées par ces archivistes amateurs, les problèmes politiques ou juridiques soulevés dans la rencontre avec les archives légitimes et institutionnelles, et les réponses apportées dans chacune de ces situations. On interrogera d’abord les figures d’amateurs dans les champs culturels et artistiques (patrimonialisation des musiques arabes et des écritures urbaines), mais aussi militants et politiques (archivages communautaires militants au sein de la communauté LGBTQI+, archives des révolutions arabes). Le lendemain, on se penchera sur des cas plus précis de dilemmes d’archivages au sein et hors des institutions, sous forme d’une série d’ateliers et table-rondes pour descendre au niveau même des objets, documents, éléments, qui font ces archives, et plus encore des personnes qui les manient et les font parler (archivistes, conservateurs, chercheurs, militants, etc). L’occasion d’interroger les multiples objets qui sortent du cadre et d’arpenter les frontières des "archives limites" et des limbes du musée.

Programme

6 juin 2019, "De l’archivage amateur à l’archivage citoyen et militant"

9h-9h30 : Introduction par Aude Fanlo, responsable du département Recherche et Enseignement (Mucem). Boris Pétric, directeur du Centre Norbert Elias (CNRS-EHESS). Richard Jacquemond, directeur de l’IREMAM.

9h30-13h : Session 1 "Figures d’archivistes amateurs"

9h30-10h : Conférence de Lucie Ryzova, Senior Lecturer, University of Birmingham, "The Life and Death of Photographic Archives in the Digital Age" (en anglais).

10h-11h45 : Table ronde "La patrimonialisation "sauvage" de la musique arabe" avec Amine Metani (Arabstazy), Damien Taillard (Phocéephone), Coline Houssais (Ustaza). Modération : Pierre France.

11h45-13h : Table ronde "Slogans, graffitis et aphorismes urbains". Yves Pagès (www.archyves.net), Guillaume Normand (Graffitivre). Modération : Zoé Carle. (1h15)

13h-14h : Pause

14h-18h : Session 2 "Archives militantes, archives communautaires, archives de l’événement"

14h-16h : Table ronde "Absences, transformations, "re-présence" des archives des mouvements LGBTQI". Quentin Zimmerman (doctorant.e et collectif Archives LGBTQI), Norah Benarrosh-Orsoni (EHESS et collectif Archives LGBTQI), Sam Bourcier (sociologue, Lille III et collectif Archives LGBTQI), Renaud Chantraine (doctorant, LAHIC et collectif Mémoire des sexualités).

16h-17h30 : Conférence de Leyla Dakhli, historienne, coordinatrice du projet DREAM (DRafting and Enacting the Revolutions in the Arab Mediterranean). "Quels cartons trouverons-nous ? Quels cartons laisserons-nous ? Tentative de compréhension des archives des soulèvements contemporains". Table ronde "Archiver les révolutions arabes", Sana Yazigi (The Creative Memory of the Syrian Revolution), Selma Zghidi, (exposition "Instant tunisien"). Modération : Youssef El Chazli (politiste, DREAM).

17h30 : Conclusion et synthèse par Juliette Honvault, historienne (IREMAM).

7 juin 2019, "De la rue à la cimaise, en passant par les réserves : quand l’objet sort du cadre"

10h-10h45 : Introduction. Ouverture par Sylvie Coellier (professeure, Université Aix-Marseille), "De la rue au musée d’art : comment situer les critères esthétiques ?" et Introduction par Sabrina Dubbeld (docteure, LESA/A*MIDEX).

10h45-12h30 Session 1 "Traces, non traces Alain Colombini" 

(CICRP - Centre Interdisciplinaire de Conservation et Restauration du Patrimoine), "Pourquoi les sciences du Patrimoine s’intéressent au Graffiti ?" Emilie Faust (conservatrice-restauratrice d’œuvres peintes), "Regards croisés sur la matérialité des œuvres peintes à la bombes aérosol sur toile et enjeux de conservation-restauration." Discussion : Zoé Carle, Sabrina Dubbeld.

12h30-14h : Pause déjeuner

14h-15h30 : Session 2 "Exposer le politique, montrer les archives"

Joëlle Zask (philosophe, Université de Provence), "L’art dehors (outdoor) : de l’espace public au lieu public." Laurence Le Bras (conservatrice, BNF), "Exposer les archives d’un mouvement d’avant-garde : Guy Debord et l’Internationale situationniste." Discussion : Sabrina Dubbeld.

15h45-17h : Session 3 "Archives et montrer les sexualités, retour sur une exposition"

Renaud Chantraine (doctorant Mucem, LAHIC, Collectif mémoire des sexualités), Quentin Zimmerman (doctorant et collectif mémoire des sexualités), Norah Benarrosh-Orsoni (anthropologue, EHESS et collectif archives LGBTQI), Sam Bourcier (sociologue, Lille 3, et collectif archives LGBTQI). Modération : Zoé Carle.

17h : visite de l’exposition "Instant tunisien" par Elisabeth Cestor, commissaire de l’exposition (MUCEM).

A retrouver sur le site du Mucem

Année
2019