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Photo issue de la couverture de l'ouvrage Être ingénieur au Maroc. Diplômes et pouvoir, Grazia Scarfò Ghellab, (Karthala, 2023)

Diplômes et pouvoir au Maroc - Séminaire avec Grazia Scarfò Ghellab

Mardi 4 juin 2024, à 14h, à la MMSH (Aix-en-Provence), en salle A219, le séminaire de recherche de l'équipe Sciences sociales du contemporain accueillera Grazia Scarfò Ghellab pour une intervention intitulée « Diplômes légitimes et recomposition des élites : quel diplôme d'ingénieur pour accéder au pouvoir au Maroc ? ».

La séance aura également lieu en visioconférence : lien Zoom / ID de réunion : 857 1651 8134 / Code secret : 345439

« Après la présentation de la question centrale (Les diplômes de l’enseignement supérieur participent-ils à la production et/ou à la reproduction des élites dirigeantes d’un pays donné et si oui, comment ?) qui a déclenché le travail de recherche sur le groupe socio-professionnel des ingénieurs marocains - à partir d’un corpus de 102 entretiens passés à des ingénieurs diplômés d’écoles marocaines, françaises et d’universités et instituts soviétiques - et de l’approche méthodologique utilisée, les résultats les plus importants de ce travail seront exposés.
 
Plus en particulier, je montrerai que le diplôme d’ingénieur s’est imposé comme un atout important pour franchir le seuil du marché de l’emploi au Maroc avec toutes les cartes scolaires en règle et opérer quasi-systématiquement une mobilité sociale réelle et surtout que ce titre se révèle un atout pour pénétrer dans le pôle du pouvoir au Maroc (N.B. ce que j’entends par « pôle du pouvoir » sera aussi traité lors de la séance). Cependant, il apparaît aussi clairement que les diplômes des écoles marocaines ou des institutions soviétiques sont moins rentables que ceux du pôle d’excellence des grandes écoles françaises. A ce même sujet, la question du « genre » s’affirme comme centrale et sera aussi affrontée. 

Enfin, je mettrai l’accent sur le fait qu’une origine sociale privilégiée ne s’impose pas comme un facteur prépondérant favorisant l’accès aux postes de pouvoir. Pour accomplir des parcours de mobilité socio-professionnelle ascendante importante - jusqu’à atteindre le pôle du pouvoir-, des conditions doivent être présentes et parmi ces conditions l’existence d’une école publique de qualité : en somme, que des ingénieurs issus de milieux très modestes, modestes ou moyens aient pu rejoindre le pôle du pouvoir ne relève pas du miracle, mais de l’existence d’un contexte familial et historique qui a facilité la mise en place d’un parcours de mobilité vers le pouvoir ».

Grazia Scarfò Ghellab, sociologue italienne, est professeure de sociologie à l’Ecole Hassania des Travaux Publics, école d’ingénieurs de Casablanca au Maroc, où elle vit depuis 1994. Elle s’intéresse plus particulièrement à des thématiques relatives à l'enseignement supérieur vu sous l’angle de la relation entre mobilité scolaire et mobilité socioprofessionnelle, aux élites, aux professions et au genre. Parmi ses dernières publications : G. Scarfò Ghellab, Être ingénieur au Maroc. Diplômes et pouvoir, Karthala, Paris, 2023. Puis, elle a codirigé, toujours aux éditions Karthala, deux ouvrages : en 2011, avec M. Leclerc Olive et A.-C. Wagner, Les mondes universitaires face aux logiques du marché : circulation des savoirs et pratiques des acteurs et en 2015 avec M. de Saint Martin et K. Mellakh, Étudier à l’Est. Expériences de diplômés africains. La dernière, en cours de publication, est la suivante : « L’enseignement supérieur marocain au service du développement humain. Ou l’impossible quadrature du cercle », in A. Netedu (dir.), Les sciences sociales entre engagement et distanciation. En l'honneur de Mihai Dinu Gheorghiu, publication de l'Université d ‘Al. I. Cuza’ de Iasi, Roumanie.

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Année
2024