Conférences autour de la sortie du film « Princes et vagabonds »

6 novembre 2019, 13h, cinéma Saint-André des Arts, Paris. De Fabienne Le Houérou, directrice de recherche à l’IREMAM et cinéaste. A retrouver sur le site de l’INSHS 

Synopsis : Fabienne Houérou, suit l’évolution musicale de trois musiciens du Rajasthan (Inde) dans le désert du Thar. Ils nous emmènent dans leur univers mystique musical. Leur musique est une identité et une géographie. Les mélodies permettent une géolocalisation. Ils appartiennent aux basses castes au Rajasthan : on les appelle manganiars, ce qui signifie "mendiants" en hindi. Ils sont statutairement des mendiants dans la société du Rajasthan mais de véritables sultans en musique. Paradoxe sublime qui sera exploré par nos enregistrements justifiant le titre de cette œuvre "Princes et vagabonds". Durée : 1h13. Image : Fabienne Le Houérou, Yves Almecija, Alba Penza, Jean-Philippe Polo. Son : Yves Almecija, Fabienne Le Houérou, Alba Penza. Montage, image et son : Aurélie Scortica. Mixage, entretien et prise de son : David Fauci.

Suite à la projection, il y aura toute une série d’interventions de spécialistes. Celles-ci sont intégrées dans un séminaire commun Aix-Marseille Université (Master MAMHS) et Institut Convergences Migrations "Filmer l’exil". Même si le film évoque les répertoires musicaux d’une caste de musiciens soufis au Rajasthan, le point de vue de réalisation insiste sur les exils intérieurs. Il est question d’une communauté qui n’est pas exclue du territoire indien mais dont le statut d’opprimé (dalit signifie opprimé) plonge ces musiciens dans une forme d’exil. Exilés dans leur propre pays. En exil dans leur propre société. Il s’agit ici d’un exil entendu comme une exclusion sociale dans un contexte de caste où ils sont traditionnellement considérés comme impurs par les autres castes. Car l’exil, ici, ne se limite pas seulement à l’errance, au déplacement physique car les seuils d’exils sont pluriels, comme peuvent l’être les racismes. Il existe une infinité d’exclusions, personnelles, familiales, communautaires, économiques, médicales, juridiques, religieuses qui concerne également le genre et la caste. Les musiciens manganiars sont représentés (dans ce long métrage) comme des "déplacés sur place" et exilés chez eux.

Année
2019