Communiqué de l’IISMM suite aux évènements dramatiques au Proche-Orient et au lycée Gambetta-Carnot d’Arras

L'IREMAM s'associe à la démarche de l’IISMM (CNRS/EHESS) et reprend à son compte le communiqué ci-dessous.

"Comme l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens, l’équipe de l’IISMM et les membres de son comité de pilotage ont été saisis d’effroi par l’assassinat d’un enseignant et les blessures infligées à plusieurs autres membres de son établissement ce vendredi 13 octobre. Notre effroi est d’autant plus grand qu’il s’ajoute à celui ressenti devant le nouveau cycle de violences, particulièrement aigu et aux conséquences imprévisibles, en Israël et en Palestine. Alors que la tentation est grande de s’en remettre à des raccourcis simplistes et des lectures polarisantes d’un conflit si complexe, ancien et proche de nous, il nous incombe d’essayer de tenir une réflexion et une parole raisonnées.

Nous nous associons sans réserve aux condamnations du terrorisme et des crimes de guerre contre les populations civiles. Nous exprimons notre solidarité à toutes les victimes, israéliennes et palestiniennes, du cycle de violences rouvert par l’agression du Hamas du 7 octobre. Nous dénonçons la catastrophe humanitaire en cours dans la bande de Gaza et mettons en garde contre une possible escalade de violence militaire dans tout le Moyen-Orient. Nous nous élevons contre toute interprétation essentialiste, ethnique ou religieuse, de ce conflit politique.

Nous exprimons notre peine et notre fraternité à la famille, aux proches et aux élèves de notre collègue Dominique Bernard, ainsi qu’à toute la communauté éducative pour cet acte qui la frappe si cruellement, trois ans après l’assassinat de Samuel Paty. Nous affirmons notre engagement pour les valeurs de l’enseignement laïc et républicain, notamment en matière de faits culturels, historiques et religieux.

Dans ce contexte douloureux, nous sommes convaincus que la recherche, l’enseignement et la médiation en sciences humaines et sociales, peuvent et doivent contribuer à une meilleure intelligence des conflits, à une compréhension mutuelle entre citoyens de sensibilités, convictions et croyances différentes, ainsi qu’à la prévention de la radicalisation violente au sein de notre société. Cela passe par l’exercice du droit à la pensée critique des enseignants-chercheurs, par la liberté d’expression dans le respect des lois, et par une éthique de la discussion au sein de la communauté scientifique.

Avec humilité, nous sommes résolus à œuvrer pour un dialogue patient et critique entre les acteurs des sciences humaines et sociales d’une part et notre société d’autre part, convaincus que ce dialogue est une ardente nécessité s’agissant de l’étude de l’Islam et des mondes musulmans, qui constitue la mission principale de l’IISMM". À retrouver sur le site de l’IISMM/Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman