Colloque international "Oralité et écriture dans la Bible et le Coran"

3 & 4 juin 2010, MMSH d'Aix, salle Paul-Albert Février. Organisé par l'IREMAM. Responsables : Philippe Cassuto, professeur à l'Université de Provence/Iremam, Pierre Larcher, professeur à l'université de Provence/Iremam. Contact : Anne Debray-Decory.

Programme 

Jeudi 3 juin 2010 

10h00-13h00 : Lutz Edzard, Université d'Oslo. « Oralité et écriture: les Tə‘āmīm comme représentation prosodique de la structure morpho-syntaxique de l’Ancient Testament ». Pierre Larcher, université de Provence/Iremam. « Le Coran : le dit et l’écrit ». Jan Van Reeth, faculté des Sciences Religieuses Comparatives, Antwerpen. « Qui es-tu ? Es-tu Élie ? Es-tu le Prophète ? » (Jean 1 : 19-21). Transposition intertextuelle d'une prophétologie, de la Bible au Coran

14h30-17h30 : Bernard Barc, université de Lyon 3, « L’occultation nécessaire des Ecritures »Claude Gilliot, Université de Provence/Iremam, «Oralité et écriture dans la genèse, la transmission et la fixation du Coran». Hervé Gabrion, université Jean Moulin-Lyon III, "Unicité de lecture & pluralité d'écriture, ou "scriptio plena vs. scriptio defectiva" : de l'épineuse question des "matres lectionis" dans le texte de la bible hebraïque".

Vendredi 4 juin

10h00-13h00 : Joshua Sabih, université de Copenhague "Dieu, Il est et Il n'est pas : Surah 112 comme cas d'étude".  Philippe Cassuto, Université de Provence/Iremam, « La Bible : l’écrit, le lu et autres points, ketiv qeré we-nequdot ». Gerd Puin, université de Sarrebruck (titre à préciser)

Argumentaire

Nous voulons examiner pour ces deux textes « sacrés » les relations entre le texte de l’écriture et celui de la lecture. Lit-on ce qui est écrit et écrit-on ce qui est lu ? En d’autres termes, existerait-il une version unique et intangible de ces deux textes, ou bien ces deux textes ont-ils aussi une histoire ? Au-delà ou en de-ça des questions théologiques sur l’autorité de ces deux textes, avons-nous des éléments matériels montrant l’articulation entre oralité et écriture ? Pour la Bible, les formes codex et volumen ont induit des appréhensions différentes du texte. L’introduction de la forme « codex » au 8e siècle de notre ère a fait évoluer notre rapport au texte. La mise par écrit des voyelles et des accents et des notes des Massorètes va transformer l’approche du texte. Tout d’abord se constituent deux systèmes de notations, un occidental, dit « palestinien », un oriental, dit « babylonien ». Au 9e siècle, le système dit « tibérien » est mis en place, il supplante les deux précédents et est toujours utilisé aujourd’hui. Le corpus des Qeré-Ukhetiv, qui est mis par écrit au cours du Moyen-Age, atteste cette relation. L’introduction et la constitution de ces techniques massorétiques va induire une lecture non-linéaire du texte biblique. Il s’agit pour l’essentiel de préserver les graphies et non de donner des leçons de lecture, le texte étant connu par cœur. Ce système a permis, entre autres, de préserver des traces de divergences entre écoles, comme celle des Ben Asher et des Ben Naftali. Pour le Coran, la tradition islamique voit dans le texte écrit comme la transcription d’une prédication orale et ayant cheminé d’abord oralement avant d’être mise par écrit. L’examen objectif du texte, c’est-à-dire du ductus permet-il ou non d’affirmer cette primauté de l’oral sur l’écrit ? Ne suggère-t-il pas au contraire des relations autrement complexes entre oral et écrit ?

Année
2010