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« Tajmaât ne transforme pas l’ordre, elle le conserve » par Kamel Chachoua

Propos recueillis par Selma Mammeri, 22 juin 2021, Algérie Cultures.

« Suite au bannissement d’un citoyen par la « tajmaât » du village Imzizou en Kabylie, Algérie Cultures a interrogé le sociologue Kamel Chachoua sur ce retour spectaculaire d’une structure traditionnelle dans la vie publique du pays. Tout en affirmant que la « tajmaât » n’a jamais été dans la confrontation avec l’État, M. Chachoua considère que sa résurgences est un motif d’inquiétude parce qu’elle exprime l’échec de l’Etat. Par ailleurs, contrairement aux idées répandues dans les milieux populaires, Kamel Chachoua estime que « tajmaât » n’est pas une structure démocratique et ne fait que « décalquer la vie collective » des villages. »

La « tajmaât » d’un village de Kabylie, Imzizu, vient de bannir un citoyen et d’interdire son enterrement dans le cimetière villageois pour avoir déposé plainte contre un groupe de citoyens ayant fermé par la force le bureau de vote lors des législatives du 12 juin auxquelles il était candidat. Cette entrée de la « tajmaât » dans la scène publique, à travers une action dont nous n’avons pas entendu parler depuis des années, a suscité de vives réactions, positives et négatives, au sein de l’opinion. Quelle lecture faites-vous de ce retour de « tajmaât » dans l’espace public ? »