France Culture Sur les docks

[Ma mère, pied-rouge en Algérie par Claire Zalamansky. réalisation : Christine Robert 13 décembre 2007 Ma mère est un pied-rouge ! Pas une peau rouge, non ! Un pied-rouge. On a rangé sous ce qualificatif polémique et peu flatteur, tous ces jeunes et moins jeunes qui, au lendemain de la guerre, se sont mis au service de l’Algérie indépendante. Français, Espagnols, Italiens, Grecs, - humanistes, chrétiens ou communistes, ils y ont cru à cette cause. Non sans générosité, ils partirent donner leur savoir faire et leur compétence à un pays vidé de son sang. Des années plus tard, ma mère se souvient. Elle me racontera ses illusions, ses bonheurs et ses désenchantements, le quotidien. Et, enceinte de moi (le fruit d’une rencontre avec un coopérant rencontré sur le terrain), le retour à Paris. Retour qu’elle a voulu définitif. Nous entendrons aussi ses compagnons d’alors, médecin comme elle, infirmière ou enseignant et d’autres plus « rouges » encore, déjà fortement engagés durant la guerre d’Algérie. Nous les écouterons évoquer une Algérie jamais oubliée, entre tristesse, émotion et colère, témoigner du don de soi, aux autres et à son époque. Avec :

• Marie-Claude Zalamansky-Hurel, médecin pédiatre en Algérie, à Batna (Aurès) puis à Constantine de 1962 à 1966 ;
• Paul Oriol, médecin épidémiologiste à Constantine, de 1964 à 1965 puis dans un dispensaire spécialisé dans les soins anti-tuberculeux à El Harrach (Alger), de 1965 à 1972 ;
• Anne Couteau, enseignante de français à Constantine et Alger de 1965 à 1972 ;
• Mireille Desrez, infirmière, équipière au centre Cimade de Médéa. Puis, de 1963 à 1966, au centre Cimade de Constantine ;
• Mohamed Harbi, conseiller du président Ben Bella, historien ;
• Pierre Avot-Meyers, militant trotskiste, correcteur et documentaliste au Moudjahid (hebdo en langue française) de 1962 à 1964 à Alger ; archiviste et documentaliste à l’Union Générale des Travailleurs Algériens, de 1964 à 1965. Expulsé d’Algérie après le coup d’état de Boumedienne.
• Jean-Robert Henry, étudiant en droit à Alger de 1963 à 1965 ; enseignant à la faculté de droit à Alger de 1967 à 1977.

En savoir plus sur Jean-Robert Henry, Directeur de recherche au CNRS-IREMAM