Viktor Porkhomovski

Photo @ Institute of Linguistics, Russian Academy of Sciences

Disparition de Viktor Porkhomovski 

Viktor Porkhomovski (1945-2022) et Aix-en-Provence par Pierre Larcher

Nous avons appris tardivement la disparition de Viktor Porkhomovski (ou Porkhomovsky : les deux orthographes se rencontrent, mais à Aix nous avons toujours utilisé la première), survenue à Moscou le 10 Octobre 2022. Né en 1945 dans la même ville, Viktor était un éminent africaniste et sémitisant russe, qui a fait toutes ses études et sa carrière dans les institutions moscovites. Mais, polyglotte et, tout particulièrement, francophone (il avait étudié le français, dès l’enfance, dans son école de Moscou et était d’ailleurs également traducteur et, occasionnellement, interprète du français vers le russe), il avait noué des relations avec plusieurs institutions françaises, mais spécialement avec Aix-en-Provence, qu’il affectionnait. Ses relations avec Aix ont commencé en 2000, année où il a rendu compte dans la REMMM, du premier des quatre volumes issus de la collaboration entre spécialistes aixois des langues sémitiques, La Sémitologie, aujourd’hui, paru cette année-là. Il a contribué au deuxième volume, La Formation des mots dans les langues sémitiques (2007), ainsi qu’au quatrième, Case and Mood Endings in Semitic Languages – Myth or Reality?  (2018). Il est intervenu à plusieurs reprises au séminaire de M2 Recherche Linguistique arabe et sémitique. Plus récemment, il avait collaboré avec Philippe Cassuto à l’étude des traductions de la Bible en haoussa, collaboration d’où sont issus plusieurs articles. C’est d’ailleurs lors des journées en mémoire de Philippe, tenues en avril 2021, qu’il nous a été donné de le voir une dernière fois, en visioconférence : fatigué, il n’avait pas pris personnellement la parole, mais laissé parler une autre personne à sa place ; pour la même raison, il n’avait pu donner une contribution écrite aux Mélanges issus de ces journées. Nous garderons le souvenir d’un collègue et ami, non seulement savantissime, mais encore homme de culture et d’esprit, s’intéressant à tout et, qui plus est, inégalable convive dans les agapes concluant le travail académique.